• D'Arequipa à Chivay, 4 septembre 2014

    Nous quittons Arequipa en début d'après-midi.

     

    D'Arequipa à Chivay

    Nous sommes à 2380 mètres d'altitude. Ce soir, nous dormons à Chivay, à 3640 mètres. Mais nous allons devoir franchir un col à 4910 mètres !

    Bien sûr, nous allons faire la route, confortablement assis dans notre véhicule, piloté par un chauffeur expérimenté. Mais le chiffre est impressionnant, et je ne suis jamais monté si haut. Allons-nous souffrir du "Soroche", le mal des montagnes ?

    D'ailleurs, Johsept (nous l’appelons Joseph...) nous explique les précautions avant le départ.

    Il fait arrêter la voiture devant un marchand ambulant au coin de la rue, descend deux minutes et remonte avec un petit sachet...

    Pour assurer la sécurité de notre voyage, nous allons nous recommander à la Pachamama. Le Terre Mère. Pour cela, nous allons procéder à la consommation rituelle de coca.

    Parenthèse :

    Pour les Péruviens, la coca n'est pas une drogue. Ils la consomment régulièrement et elle ne coûte que quelques centimes. Dans tous les hôtels, il y a à disposition des clients une petite table et des fauteuils dans le hall d'entrée, où sont proposés une bouilloire avec de l'eau chaude, du maté et des feuilles de coca. Chacun peut se servir librement et à volonté. Message personnel pour Kri : il n'y a pas de chicha...

    La cocaïne utilise la feuille de coca comme ingrédient actif mais il ne faut pas les confondre. Pour passer de la coca à la cocaïne, on utilise du kérosène, de l'acide, de l'éther, de l'acétone, de la chaux, du permanganate de potassium, de l'ammoniaque et l'alcool concentré. Le produit fini n'est pas tout-à-fait le même...  

    Fin de la parenthèse.

    Donc, vous allez choisir dans le sachet qui va passer parmi vous, les trois plus belles feuilles que vous pouvez y trouver.

     

    Coca

    Tout le monde a ses trois belles feuilles ? Alors on les jette par la fenêtre, pour la Pachamama.

    Maintenant, vous prenez quelques feuilles et vous les mastiquez tant qu'elles ont du goût. Ensuite, vous recrachez la boule qui vous reste en bouche.

    Tout le monde mastique. Le goût est anodin, de l'herbe. La coca est censée être un excitant léger. Mais nous sommes sous la protection de Pachmama. Johsept et le chauffeur ont fait de même, nous repartons.

    Arequipa

    Nous traversons les faubourgs de Arequipa.

    Arequipa

    Nous traversons quelques villages,les maisons sont en briques de terre, mais rarement terminées

    Arequipa

    Puis nous entrons dans une terre totalement inhabitée, inhospitalière. Au loin les volcans qui entourent Arequipa dominent l'horizon.

    D'Arequipa à Chivay

    La route monte continuellement et la nuit ne va pas tarder. En zone tropicale, la nuit tombe tôt et vite. Le ciel se charge de gros nuages

    D'Arequipa à Chivay

    Nous passons devant une ferme dans la montagne. Il fait froid

    Ferme dans la montagne

    C'est alors qu'il faut s'arrêter pour laisser passer un troupeau qui rentre se mettre à l'abri pour la nuit. Deux lamas encadrent un alpaga.

    Lamas et Alpagas

    Le lama est plus haut et des oreilles en forme de banane. L'alpaga est plus petit et frisé.

    Lamas et Alpagas

    Comme la route est déserte, nous prenons tout notre temps pour regarder les animaux qui rentrent docilement dans le parc.

    Lamas et Alpagas

    Un peu plus tard, nous repartons. La route monte en lacets maintenant. Johsept nous demande régulièrement si nous allons bien. Une de nous cinq commence à avoir mal à la tête. Johsept la rassure, la fait s'allonger. Je me sens très bien, alors que nous avons dépassé 4000 mètres depuis un moment.

    D'Arequipa à Chivay

    Tout d'un coup, la neige se met à tomber, alors que nous montons toujours.  Johsept et le chauffeur se mettent à échanger en quéchua, alors que d'habitude ils se parlent en espagnol. Veulent-ils éviter d'être compris par les passagers ?

    D'Arequipa à Chivay

    C'est sur que dans ce pays où il ne pleut pas l'hiver (nous sommes dans l'hémisphère sud, donc en hiver) sur cette route, la neige a quelque chose d'inhabituel et inquiétant...

    4500... 4600... 4700... Tout le monde va bien ? ... 4800... D'un coup, j'ai envie de dormir, une barre sur le front, quelques vertiges... 4900 mètres !

    Le reste du parcours reste flou dans ma mémoire. Nous sommes redescendus à 3640 mètres. A Chivay je débarque dans le coaltar et aurai beaucoup de mal à grimper au premier étage. Anne va très bien, elle monte son sac-à-dos et le mien d'un pas allègre. Avant de pouvoir réagir, je vois un costaud de l'hôtel s'emparer de trois valises et grimper les marches quatre à quatre. Je monte lentement en m'accrochant à la rampe. Je m'allonge sur le lit et commence à récupérer. Un peu plus tard, j'entends un bruit que je connais bien, caractéristique mais inattendu ici. Des gens tapent dans un ballon ! Je m'approche de la fenêtre...

    Chivay

    Ils sont fous ces péruviens ! (Oui je sais, j'avais commencé avec Tintin et maintenant je suis dans Astérix....)   oops

     

     

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