• De Chivay à Puno, 6 septembre 2014

    Nous reprenons la route au matin. Nous allons d'abord suivre la même route qu'à l'aller et passer au fameux col à 4900 mètres.

    L'occasion de voir si la balade d'hier m'a un peu aguerri à l'altitude !

     

    De Chivay à Puno, 6 septembre 2014

    En plein désert, nous nous arrêtons pour regarder des rongeurs assez étonnants : à moitié rats, à moitié lapins, ce sont les viscaches des montagnes (viscacha en péruvien)

      de la famille des Chinchillidés.

    Viscacha

    Plus loin, quelques vigognes se satisfont de la maigre végétation du désert.

    Vigognes

     En Amérique du Sud, on rencontre quatre camellidés. La vigogne est le plus petit. C'est un animal délicat et ombrageux, dont la laine est considérée comme la plus fine du monde . Son pelage doré et son ventre blanc en font la plus précieuse des quatre espèces. On ne la domestique pas, mais il y a des programmes de sauvegarde. On tond sa laine lors d'un rassemblement cérémoniel fin mai ou début juin où les vigognes sont capturées en grand nombre. Puis les animaux sont relachés dans la nature.

    Vigogne

     Nous arrivons au fameux col de Patapampa annoncé à 4910 mètres. Nous descendons du minibus pour admirer le paysage.

    Mirador des Andes

    Nous sommes en plein désert. Des pierres peintes signalent les noms des sommets environnants, tous à plus de 6000 mètres ! Sabancaya, Ampato, Chachani, Walca Walca, plus loin le Misti. Le souffle est un peu court, mais en s'économisant c'est gérable ! Il y a un petit marché local comme à chaque point intéressant pour les touristes, les péruviennes costumées proposent des tissages et des colifichets. Nous prenons le temps d'en faire le tour à petits pas...

    Mirador des Andes

    Puis nous bifurquons et quittons la route connue pour prendre la direction de Puno. Nous longeons des marécages peuplés de ouettes (bernaches des Andes)

    Ouette des Andes

    Nous croisons quelques fermes où cohabitent lamas et alpagas.

    Alpagas

    L'alpaga est plus petit, C'est un animal domestique. Sa laine, inférieure à celle de la vigogne, est cependant supérieure à celle des moutons. 80% de la population mondiale des alpagas vit au Pérou. Malheureusement pour lui, autrefois consommée par les paysans démunis, sa viande pauvre en graisses s'est fait une place dans la cuisine andine à la mode. Il est donc élevé pour la laine et la viande. On en rencontre partout dans les campagnes et aux abords des villes. Il est courant de rencontrer dans de petites villes, un paysan accompagné de son alpaga.

    Lama

    Le lama est le plus grand des quatre camellidés sud-américains. On le reconnait à ses oreilles en forme de bananes et son air un peu méprisant. Il pèse 150 kg et mesure 1,30 mètre au garrot. Domestiqué, il sert toujours d'animal de bât et peut porter un peu plus de 20 kg de marchandises. Il est donc incapable de porter un homme. Il ne crache que quand il est très énervé, et la plupart du temps sur ses rivaux pendant la période d'accouplement. Sa viande coriace et ses poils rêches ne sont plus utilisés actuellement.

    Le guanaco est beaucoup plus rare au Pérou. Il n'a pas été domestiqué. Il ressemble à une grosse vigogne. J'en avais rencontré dans le Parc Torres del Paine au sud du Chili.

    Cheminées de fées

    La route continue avec un paysage qui varie un peu. Nous longeons une paroi rocheuse avec des cheminées de fées...

    Sillustani

    ... puis nous arrivons à Sillustani, petite ville construite au bord du lac Umayo. Le temps s'est couvert et nous aurons un peu de pluie pendant la visite.

    Chullpas à Sillustani

     Nous visitons le site archéologique des Collas. Cette population dominait la région avant l'arrivée des Incas. Les Collas construisaient des chullpas, tour cylindriques de 12 mètres de haut, faites de blocs de pierre parfaitement ajustés, technique qui sera copiée plus tard par les Incas. Il existe une petite entrée tournée vers l'est. Elles servaient autrefois de sépultures. Les morts étaient enterrés avec de la nourriture, des vêtements et d'autres objets. La forme des tours, plus larges au sommet qu'à la base, demeure une énigme.

    Chullpas à Sillustani

    Puis nous allons visiter une ferme aux environs de Sillustani. Elle est bâtie en adobes d'argile avec quelques murs de pierre. Le faite du toit et le dessus des portes sont ornés de poteries.

    Sillustani

    Nous sommes gentiment accueillis par la famille : la grand-mère et deux filles (ou belles filles ?) et les enfants. Les hommes sont occupés dans les champs.

    Sillustani

    Ils ont des lamas, des alpagas, des vaches et des moutons. Quelques poules courent dans la cour.

    Sillustani

     Ils cultivent quelques parcelles avec des céréales et des pommes de terre et font du tissage. Comme la plupart des péruviens, ils n'aiment pas les espagnols, d'ailleurs le fils arbore fièrement le maillot de l'équipe de football du Portugal !

    Après avoir un peu discuté, nous prenons une collation et repartons avec quelques jolis tissages achetés en souvenir.

    Chaque fois que Johsept nous voit acheter des souvenirs, ils feint de nous féliciter : "Merci de soutenir l'économie de mon pays !" C'est bien sûr son devoir de nous aider dans notre rôle de touristes patentés, mais il réussit à y glisser un soupçon de second degré ironique que je trouve très bien venu !

     

     

     

     

     

    « Canyon de Colca (3)Chez les Uros, 7 septembre 2014 au matin »

    Tags Tags : , , , , , , , ,