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Mycènes, 6 mai 2016
Selon Homère, cette colline rocailleuse reste à jamais hantée par le souvenir de la famille des Atrides.
Agamemnon, fils d'Atrée, roi de Mycènes était le chef des grecs qui assiégèrent Troie.
Il sacrifia sa fille Iphigénie afin d'apaiser la colère de la déesse Artémis et obtenir des vents favorables pour partir vers Troie.
A son retour, il fut assassiné dans son palais par sa femme Clytemnestre aidée par son amant Egisthe.
Oreste, fils d'Agamemnon et de Clytemnestre, frère d'Iphigénie et Electre, tua sa propre mère et Egisthe avec l'aide de sa sœur Electre...
Tous ces braves gens habitaient le palais au sommet de la colline au XIIIème siècle avant J.C.
Le puissant rempart a été construit à partir de 1350 avant J.C. Son épaisseur varie de 3 à 8 mètres.
La porte du lion fut percée un peu plus tard à l'aide de gros blocs soigneusement appareillés en assises plus ou moins régulières.
On trouve partout le nom de porte des lions. En fait, il s'agit d'un seul fauve représenté sous deux angles différents pour reconstituer la vision complète, selon une technique qui sera utilisée... quelques années plus tard... par un certain Pablo Picasso !
A l'intérieur du mur d'enceinte se trouve le cercle de tombes royales. Lors des fouilles de 1876, l'archéologue Heinrich Schliemann découvrit les 6 tombes royales contenant 19 squelettes et les trésors qui avaient été déposés en offrande aux morts.
Une grande partie de ce trésor se trouve réparti entre le musée de Mycènes et le grand musée national d'Athènes.
La plus célèbre est la tombe 5 attribuée à Agamemnon.
On accède au palais des Atrides par une large rampe donnant accès à l'escalier principal. De ce palais, construit au XIVème siècle avant J.C. n'apparaît plus que le plan d'ensemble que l'on essaie de déchiffrer sur le sol caillouteux.
A l'extrémité occidentale de l'acropole on découvre un passage souterrain qui passe sous le front nord du rempart pour atteindre une citerne secrète, alimentée par une source à 12 mètres de profondeur.
La poterne nord, beaucoup plus simple que l'entrée majestueuse...
... est doublée un peu plus loin par une autre poterne secrète.
En dehors de l'enceinte monumentale, un deuxième cercle de tombes a été identifié plus récemment. A 500 mètres du site, en contrebas, une série de tombeaux à coupole sont identifiés.
La plus fastueuse des sépultures mycéniennes est connue sous le nom de trésor d'Atrée.
Il comporte un vaste corridor taillé dans le roc qui conduit à une porte monumentale couverte par un linteau formé de deux énormes blocs.
On pénètre dans une salle circulaire (tholos) en forme de ruche , haute de 13,20 m sur 14,50 m de diamètre. La coupole est formée de 33 assises annulaires d'inégales hauteurs disposées en encorbellement formant une courbe parabolique.
Au musée attenant au site, on retrouve les trésors découverts dans les différentes tombes.
Les statuettes caractéristiques de l'époque mycénienne : en forme de φ (représentant la fécondité, bras croisés sur le ventre) et Ψ (invocation vers une divinité)
Un vase décoré évoquant un poulpe
Et la parure funéraire dite "Masque d'Agamemnon" C'est une feuille d'or travaillée au repoussé et par incision. Les yeux sont fermés et traités en grain de café, les oreilles sont stylisées et traitées en double-volutes, tandis que la moustache et la barbe, encadrant une bouche rectiligne, sont incisées avec précision.
Un pectoral, en forme de trapèze marqué par deux cercles pointés figurant les aréoles mammaires, recouvrait la poitrine. Un motif de spirales enchaînées emprunté à l'art cyclado-minoen marque le pectoral. Le matériau, pérenne, a la volonté de protéger en même temps la dépouille du défunt.
Les photos du musée sont bien entendu réalisées sans flash et à travers les vitres protectrices...
Tags : Grèce, Atrides, Tombeau, Portes, Archéologie, Musée