Port Lockroy, 3 février 2015

 Nous quittons Neko Harbour et traversons Andvord Bay pour nous engager dans Neumeyer Channel.

Il fait vraiment beau aujourd'hui, le soleil s'affirme et les quelques nuages présents permettent d'ajouter du contraste.

La mer est calme puisque nous sommes bien à l'abri entre les deux grandes îles d' Anvers et Wiencke.

 Dans la partie sud du chenal, une petite baie sur la côte ouest de l'île Wiencke porte le nom de Port Lockroy.

Le site, cartographié et nommé en 1904 par Jean-Baptiste Charcot, porte le nom d'un ministre français de l'époque. La baie fut ensuite un lieu de mouillage pour les baleiniers. Aujourd'hui, Port Lockroy fait référence à une base britannique installée en 1944 sur la toute petite île de Goudier.

D'abord à visée militaire, elle fut destinée à prévenir une installation nazie en Antarctique. Après la guerre, elle fut transformée en base scientifique jusqu'à son abandon en 1962.

 Les bâtiments sont entretenus par le British Antarctic Survey. Actuellement, Port Lockroy est un musée qui restitue l'ambiance de la station. Il y a aussi une boutique de souvenirs et un bureau de poste...

 A l'intérieur, tout est organisé comme si nous étions en 1950. Les occupants sont dans la pièce à côté et tout est soigneusement en ordre/désordre comme si la vie continuait ici.

 Le bar est plutôt accueillant, même si les bouteilles sont vides, les pots à tabac et la calendrier un peu défraichis !

Au mur, un portrait de la Queen toise les touristes qui pourraient lui manquer de respect.

 Dans une chambre, les vêtements sont empilés dans le placard comme s'ils devaient être portés le lendemain...

Malgré son intérêt certain, tout ceci a un côté un peu artificiel qui m'a gêné...

Nous aurons droit à une belle compensation dans quelques jours...

 Dehors, nous retrouvons les manchots papous qui se moquent bien des vestiges et font leur vie sur les rochers.

Sur la terrasse d'un bâtiment, deux pétrels des neiges ne semblent pas concernés par les touristes : ils ont d'autres centres d'intérêt !

Un manchot adulte nourrit son poussin aussi gros que lui, mais toujours dépendant.

 J'ai réussi à filmer deux scènes étonnantes, qui nous remettent bien dans l'ambiance de la vie dure de ces contrées.

Un joli petit pétrel des neiges (correction : pas un pétrel, un chionis, merci Yvan)  s'acharne sur une dépouille de manchot, pour en arracher les derniers bouts de chair :

Plus loin, un autre pétrel un chionis essaie d'intercepter la nourriture que le manchot adulte restitue à son poussin :

Finalement, c'est chacun pour soi et...la reine pour tous sur cette terre...

La journée n'est pas finie, le point d'orgue nous attend pour une soirée mémorable !