-
Tinki
Tinki est aux pieds de la Cordillère Vilcanota. Les ascensions de l'Ausangate et les treks dans la cordillère partent souvent de là.
Nous étions arrivés à la nuit et avons traversé Tinki rapidement pour atteindre notre hébergement. Vu d'en haut, Tinki semble plus important que nous ne l'avions cru !
Nous sommes donc partis très tôt, le but étant de voir le lever de soleil sur l'Ausangate.
La petite grimpette commence, nous traversons d'abord le cimetière !
En montant, la Cordillère Vilcanota se révèle peu à peu.
L'Ausangate est bien là, mais pas le soleil...
Apu Ausangate est un sommet sacré. Apu, signifie un sommet sacré pour les Incas. Il est toujours vénéré aujourd'hui.
Fin mai chaque année, les paysans affluent pour la fête de Qioyoriti. Ils grimpent pendant la nuit à plus de 4 750 m pour atteindre le flanc nord gelé de l'Apu et faire la fête avec de la musique, des masques et des costumes traditionnels.
Le trek de l'Ausangate fait le tour de la montagne en 7 jours, dont la presque totalité se situe à plus de 4 000 m et des passages de cols au-delà de 5 000 m.
Enfin, l'ascension de l'Ausangate ((6 372 m) nécessite des grimpeurs entrainés, accompagnés par un guide expérimenté.
Bien loin de toutes ces difficultés, nous sommes sur une colline au-dessus de Tinki, et Apu Ausangate nous boude derrière ses nuages !
Le jeune fils de nos hôtes, Lionel, a tenu à nous accompagner. Il a 11 ans et veut être guide plus tard. Il arbore fièrement le badge que Tina lui a prêté. Mais il arrivera avant nous au sommet de la colline !
La descente se fait par l'autre versant, orné de décorations rituelles, destinées à être vues depuis Tinki. Mais nous n'aurons pas le droit de les approcher...
En arrivant à la route, nous apercevons une vigogne derrière le grillage qui protège les cultures.
La vigogne est le plus petit des 4 camélidés d'Amérique du Sud. C'est aussi le seul à ne pas être domestiqué, même si celle-ci accepte bien volontiers le pain que lui offre Tina.
Elle n'est pas chassée, mais les Péruviens organisent des battues, capturent les vigognes et les tondent avant de les relâcher. La laine de vigogne est plus douce et... plus chère que toutes les autres laines, alpaga et cachemire compris ! Autrefois utilisée par les Indiens pour fabriquer les ponchos, elle est maintenant l'apanage de l'industrie du vêtement de luxe, sous le nom de carmeline. Cette laine est d'autant plus rare que les vigognes sont protégées et leur tonte ne peut être pratiquée que tous les trois ans.
Comme nous n'avions pas de ciseaux adaptés, nous sommes repartis...
Tags : Pérou, Amérique du Sud, Cordillère Vilcanota, Ausangate, Vigogne