• Whalers Bay sur Deception Island, 1er février 2015

    L'après-midi, après avoir traversé la caldéra, le Fram jette l'ancre devant Whalers Bay, la baie des baleiniers.

    Des vestiges importants d'une ancienne station baleinière rouillent sur la plage.

    Whalers Bay

    Des bâtiments effondrés, de grande cuves rouillées sont les témoins d'une activité aujourd'hui révolue.

    Whalers Bay

     

    Whalers Bay

     J'aurais aimé explorer un peu plus ces vestiges mais, il faut faire des choix, nous nous sommes inscrits pour la grande randonnée qui doit nous conduire sur la côte extérieure, à Baily Head.

    Deux groupes sont constitués, ce qui permet d'espacer les débarquements et autorise une marche plus rapide. Nous sommes dans le second sous la conduite de Tomasz, le biologiste et Manuel, le géologue.

    En longeant la plage, nous passons sous la "Fenêtre de Neptune", échancrure dans le rebord de la caldéra, que l'on peut voir sur la plupart des photos de Deception Island. Sur le sable volcanique noir, reposent des barques de baleiniers plus ou moins bien conservées, et aussi un amoncellement d'os de baleines. A l'époque, les baleiniers ne s'embarrassaient pas avec les déchets : une fois l'huile extraite, ils abandonnaient les carcasses sur place, laissant les pétrels et les skuas procéder au nettoyage. Mais aujourd'hui, ce sont des témoignages du passé !

     Fenêtre de Neptune

     

    Whalers Bay

     

    Whalers Bay

     Au bout de la plage, nous bifurquons pour attaquer la montée. Perdu dans la brume, le premier groupe nous apparaît au bas du glacier.

     Randonnée sur Deception Island

     Notre groupe atteint à son tour la partie neige et glace. Les bottes de caoutchouc fournies, obligatoires pour toutes les sorties à terre, s'avèrent moins pratiques pour marcher sur la glace. Ce ne sont pas des chaussures de randonnée, mais on y arrive quand même !

     Randonnée sur Deception Island

     Au passage du col, nous sommes perdus dans la brume épaisse : on y voit à peine à quelques mètres. Après avoir un peu hésité, Tomasz décide de poursuivre. Heureusement, car en débouchant sur le versant extérieur, nous retrouvons un rayon de soleil qui nous permet d'entrevoir le site de Baily Head sur la côte est, avec les petits rochers dans la mer, appelés les aiguilles de la machine à coudre !

     Baily Head

     

    Aiguilles de la machine à coudre

     Nous redescendons pour trouver la colonie de manchots à jugulaire, très bruyants et agités. Les poussins ont presque atteint la taille des adultes, même s'ils gardent encore leur duvet.

     Manchots à jugulaire

     Les manchots à jugulaire ont toujours cet air très satisfait en nous accueillant, grâce à cette marque noire à la base du cou qui donne l'impression d'un large sourire  yes

     Manchots à jugulaire

     Régulièrement, l'un d'entre eux, sans raison apparente, se redresse, et s'époumone pendant plusieurs secondes en battant des ailes, sous le regard satisfait de ses congénères !

     

    Nous reprenons ensuite le même trajet pour rejoindre la plage de Whalers bay.

    Anne était très décidée pour la baignade. J'hésitais encore, mais j'avais dit que si elle y allait, je la suivrais. Comme elle n'a pas l'air du tout d'avoir changé d'avis, arrivés au bord de l'eau, il faut suivre ! Dans des reportages, sur le blog du Fram notamment, j'avais vu que l'équipe creusait une sorte de baignoire où l'eau s'infiltrait. On nous disait que le sable étant chaud (puisque nous sommes sur un volcan encore actif) l'eau de la baignoire permettait de se réchauffer rapidement...mais ici, rien ne semble prévu...Cinq participants de la randonnée se changent rapidement derrière une cuve rouillée, qui trouve ici une nouvelle utilité non prévue initialement...et nous voilà en maillot de bain, d'abord sur le sable, puis raidement dans l'eau !

    L'air est froid, l'eau aussi ! Mais pas plus ! A mi-cuisse, j'ai l'impression d'être enserré dans de la glace, mais en continuant, la sensation n'est pas désagréable...La règle du jeu est d'avoir de l'eau jusqu'aux épaules. Je fais deux brasses pour bien me prouver que j'y suis, puis, faut pas exagérer tout de même, je ressors rapidement. Les autres font de même, sauf Anne qui semble s'y trouver bien et qu'il faut rappeler pour qu'elle se décide à sortir...Ensuite, on nous donne une serviette, il faut à nouveau se changer...je mettrai plus d'une heure à me réchauffer ! Quelques jours plus tard, on nous remet un beau diplôme où il est écrit que l'eau était à 2°C et le vent du nord-ouest soufflait à 6 mètres par secondes (je ne sais pas encore si je le mettrai sur la cheminée, peut-être pas...) Bien content de l'avoir fait tout de même  beurk

    Il semble qu'en tout nous avons été une vingtaine de passagers à nous baigner ce jour là, sur les 207 du voyage.

    Plus tard, alors que nous sommes à table, le Fram quitte Deception Island en franchissant le Soufflet de Neptune, le passage étroit ouvert dans la paroi de la caldéra et où, parfois soufflent des vents violents.

     Soufflet de Neptune

     

    Soufflet de Neptune

     Cap au sud !

     

    « Telefon Bay sur Deception Island, 1er février 2015Cuverville Island, le 2 février 2015 »

    Tags Tags : , , , , , ,