Danco Island, 2 février 2015

Dans Errera Channel, au sud de Cuverville, se trouve Danco Island.

Nous sommes tout près de la Péninsule elle-même. Nous avons choisi l'option tour en canot pneumatique dans la baie pour voir les icebergs de près, ce qui ne nous laissera pas le temps de débarquer sur Danco. Là encore, il faut faire des choix...

Pour le tour en canot, la préparation est un peu plus longue, car nous avons un équipement spécial, pour nous permettre de naviguer pendant plus d'une heure dans la baie, avec le vent et les embruns. Les canots sont équipés de moteurs puissants, ce qui permet des accélérations foudroyantes...mais on est parfois arrosés.

Nous embarquons à notre tour et nous dirigeons vers le fond de la baie, près des icebergs.

 Les blocs de glace sont énormes, vus d'en bas. Les formes sont multiples, avec des stries, des creux, des bosses et des couleurs étonnantes.

Mais l'exploration des icebergs va tourner court, car nous ne sommes pas seuls dans la baie !

 Un groupe de plusieurs baleines à bosse se révèle soudain. La baleine à bosse peut mesurer jusqu'à 18 mètres de long et peser 40 tonnes. Elle séjourne en zone antarctique pendant l'été austral, où elle fait des réserves de graisse en consommant jusqu'à 2 tonnes de krill par jour, puis passe l'hiver austral en zone tropicale où elle s'accouple et met bas un jeune tous les 2 ou 3 ans.  Le krill est une espèce de petite crevette de couleur rouge qui sert de base à l'alimentation des calmars, mammifères marins, oiseaux (dont les manchots) et poissons. Il contient un pigment rouge à base de caroténoïde, qui explique la couleur des déjections des manchots sur les plages et autour des nids.

Dans le sillage des baleines, les oiseaux profitent des remous pour trouver leur nourriture près de la surface.

 Parfois, la nature imite le vivant...ou les animaux imitent la nature. Le rapprochement de la queue de la baleine avec cet iceberg bizarrement découpé, est frappant !

Le déroulement est toujours le même : Un souffle apparaît, la baleine émerge, fait le dos rond, puis envoie un salut avec la queue :

 Le spectacle est partout, parfois juste à côté du canot ! La tête étant sous l'eau, à droite, on distingue bien la fameuse bosse, juste avant l'aileron dorsal.

 La face dorsale de la queue est lisse et noire ou bleue très foncé, alors que la face ventrale, claire, est chaque fois unique et caractéristique d'un individu.

 L'heure passe vite. Juste le temps d'aller saluer un phoque léopard qui somnole sur un glaçon et il faudra revenir à bord. Le léopard nous regarde tourner autour de lui sans peur et sans animosité particulière. J'aurais bien aimé un bâillement, mais il n'était pas décidé...

Une journée magnifique et riche en émotions se termine.

Le premier groupe de campeurs se prépare à passer la nuit dehors. Nous sommes inscrits pour le deuxième, qui campera un jour prochain...

Demain gros programme. De retour à la maison, après avoir développé et trié les photos, organisé les souvenirs, je crois pouvoir dire que la journée du 3 février a constitué le sommet du voyage pour la plupart des passagers...et peut-être de l'encadrement. Je vais essayer de la raconter en 3 épisodes successifs, en espérant pouvoir transmettre, au moins partiellement, par mes images, la beauté du spectacle...